***Je suis à acheter, mais pas à vendre*** ( Eric Alcala)
Voilà. Mon dernier essai, qui est une réussite, est désormais disponible aux Éditions de la RueNantaise. Je ne ferais aucun effort particulier pour en assurer la promotion sur les réseaux sociaux. Je ne l’enverrais pas aux journalistes, je ne chercherais pas a avoir des retours sur les blogs et les sites consacrés à la littérature. Pas par lassitude, non, ni par écoeurement. Simplement parce que ce n’est pas mon job. L’on pourrait m’objecter que nous sommes en 2017, que le monde fonctionne comme il fonctionne, qu’il faut se tailler la part du lion, des trucs du genre. Que je dois être de mon époque. Ceux respectant cette pathétique croyance en l’évaluation, la compétition, et surtout respectant cette sinistre course au buzz façon VRP peuvent toujours, s’ils le désirent, embrasser mon cul. Il fait beau dehors.
Cependant.
Cependant, si vous me croisez a Lille dans un parc public ou une ferme pédagogique, en compagnie de ma fille de 4 ans, je me ferai un plaisir de vous en parler, tout en poussant la balançoire.
Si vous me reconnaissez au zinc, a Lille, il y a de fortes chances que je sois en train de parler de renouvellement formel et de poésie contemporaine en compagnie de Jean Marc Flahaut, ou de rap et d’éducation populaire avec Mwano Mouche.
Si c’est a Belleville, je serais vraisemblablement en train de vider quelques choppes en happy hour au Zorba, tout en discutant de Jodorowsky, de peintures, de cinéma et de mécanique quantique, couvé par les regards amicaux et tendres de Frederi Léotard et Zaïre Souchi.
Si c’est a Marseille, ce sera au Polikarpov cours Estienne d’Orves, a éplucher l’anthologie de la poésie et de la littérature mondiale avec Eric Alcala et Emmanuelle Sarrouy Noguès, en me laissant porter par les mixs de Eve Dahan. Ou au bar de la plaine, avec Frédéric Nevchehirlian. Si il a le temps.
A Bruxelles, je fomenterai la révolution dans les librairies les restaurants chinois et les cafés concerts avec Marie Laure Béraud, à coup de cuba libre, tout en cherchant a croiser Laurent Herrou, Vivianne Perelmuter et Margarida Guia.
A Lyon, je me cacherais de mon ego avec Armand Le Poête et Patrick Dubost.
Vous me comprenez ? J’espère que vous me comprenez.
Cette « Expérience de Vie Imminente » n’est pas qu’un livre. C’est un envol, une vision, une équation existentielle résolue, une porte ouverte. Un basculement. Picturalement, c’est un croquis. Et heureusement. Il est Humaniste, donc il est perfectible. Musicalement, de la deep techno cosmique rythmée par les pulsars. Ce livre n’est pas parfait. Mais en dehors d’Elvis, qui l’a jamais été ?
Ce livre ne parle pas d’Amour.
Ce livre apprend a faire l’Amour à la Vie. A se départir des sarcasmes, du cynisme, de la mélancolie. Ce livre est un pont, une jonction.
Ce livre sauve ma peau. Dissout mon désespoir, me ramène à l’innocence, l’enfance, la gentillesse, les crêpes au sucre et le jus d’orange pressé. Il est, non pas l’aboutissement de mon travail d’écrivain depuis vingt ans, mais le commencement. La littérature a sauvée mon cul, les gars et les filles. Et c’était, il y a vingt ans justement, loin d’être gagné.
A la suite de cette « Expérience de Vie Imminente » et au compte goutte paraîtront d’ici à 2019 des inédits de Wilfried Salomé. Et je peux vous assurer que ça pour en avoir, il y en a. Audios compris.
Ceux que cela intéresse verront alors la progression, le travail abattu, la cohérence, la quête du style, pour le renouvellement et l’auto-définition, la lutte et le combat que j’ai mené toutes ces années contre et avec mes démons, le désespoir, la folie, l’ignorance, ma bêtise et les ombres de l’âme humaine, jusqu’à mon Eurêka. Je me fendrais dans ce laps de temps ( de maintenant a 2019 ) de quelques performances artistiques, vraisemblablement en compagnie des ami(e)s et poètes suscité(e)s plus haut.
Ensuite ?
Ensuite, et bien, je verrais.
Je verrais bien.
Je verrais mieux.
Wilfried Salomé
Lille. 20/04/2K17