L’Oiseau bleu ( blanc rouge)

L’Oiseau bleu ( blanc rouge)
Si nous laissons la France aux pseudos patriotes post-dépressifs néo-déçus de toutes obédiences, aux planqués éternels collaborateurs de l’horreur et de la misère qui font la richesse en testostérone patriarcale et en diabète de ce pays historiquement réactionnaire, nous sommes foutus.

L’exception culturelle française, je l’ai dit, je le redirais, se résume à cette évidence : il s’est toujours agi, dans ce pays, pour éviter la catastrophe, des actions et de la pensée volontaire d’une minorité de résistants, aux idéaux par la suite récupérés. Bien sur. Alors, s’il vous plaît, pas d’amalgame. Oui, je revendique moi aussi mon droit au « pas d’amalgame ». Je refuse d’être assimilé, quand il m’arrive de me balader dans les rues de Niamey ou de Barcelone, du Caire, d’Athènes, de Bruxelles ou de je ne sais où, à cette France rance là.

Quand à l’Etat d’urgence, comment vous dire… Mon premier roman date de l’an 2000, ce fameux an 2000 qui n’est jamais arrivé, et il s’intitulait « Etat de Siège ». Ma foi l’Etat d’urgence, c’est l’état quotidien du poète, du véritable artiste quelque soit la forme choisit par lui pour s’exprimer. Le totalitarisme en marche l’est depuis plusieurs décennies. L’on peut donc me demander beaucoup de choses, mais pas d’être étonné. Moi je me ballade dans les rues de ma ville, Lille, dans les rues de la capitale aussi, souvent, et je vais de bistrots en bistrots et je passe mes journées à écrire de la poésie, des romans, des essais ( pardon, des réussites) a rêver à mieux, a aimer mon prochain, la plupart du temps seul, seul d’une solitude a vous forcer a appréhender la transcendance mystique —ainsi que les divers degrés d’ivresse.

Car oui, la « vraie vie » messieurs, mesdames, n’est pas sur les réseaux sociaux. Et « l’esprit français », cet esprit festif, unitaire, humaniste, cet esprit de révolte, de barricades, cet esprit frondeur que vous défendez tant et tant, n’est plus nulle part en ville. Il brûle et se consume dans certains coeurs, oui, encore, encore, encore, et heureusement ( et nous gagnerons en contre sens, et la lumière de la conscience et l’humanité en l’homme reviendra bientôt éclairer les âmes desséchées par la tyrannie néolibérale fasciste des coeurs secs, n’en doutez pas une seconde.) Savez vous seulement que le véritable 1789 eut lieu en réalité en mai 1968, sous forme de tentative de se débarrasser du pouvoir de la bourgeoise capitaliste ayant remplacée le pouvoir aristocratique ?

La véritable question est donc de savoir quand aura effectivement lieu mai 1968.

Ceux là même qui, actuellement, prétendent défendre notre « style de vie » contre l’ennemi, d’abord extérieur, maintenant intérieur, demain chez leur voisin, après-demain dans leur famille, dans une semaine dans leur salon et le regard de leur progéniture, sont exactement ceux que la différence, psychique, de mentalité, de couleur de peau, de couleur de chaussettes, a toujours ontologiquement débecté. Les cathos ou laïcards pathos bien pensants chemisette lacoste centre aéré piano le samedi chorale le vendredi. Je dis cathos ou laïcards et je peux rajouter juifs et musulmans et bouddhistes et tout ce qui vous plaira, à partir du moment où celui qui croit respecte un dogme établit de l’extérieur par la structure étatique et oppressive de la, ou de sa religion (et le marché est aussi une religion) ou de son athéisme forcené. «  L’ignorance est le fort de l’athéisme et la libre pensée en est la guérison », dit Anthony Collins. Car oui, l’Humain, à mon sens, n’a pas besoin de religion ni de maître. De mon point de vue, toujours, c’est l’idée même de Dieu et au delà, l’idée même de CROYANCE qui doit être réformée. N’importe quel être attiré par la transcendance, attiré par le questionnement existentiel, n’importe qui ayant plongé aux tréfonds de lui-même pour tenter d’aborder la vérité, la liberté, c’est à dire un élargissement expansionnel de la conscience d’être, vous dira que « Dieu » est bel et bien ici, en nous tous, certainement pas en dehors.

« Au final, j’aurais préféré être professeur à Bâle que Dieu », dira Nietzsche dans sa dernière lettre connue. Et il avait foutrement raison, pour un type l’ayant perdue.

Car « Dieu » est un bien pauvre mot, une bien mauvaise idée pour essayer de décrire l’Amour, qui est une force impitoyable qui va, une force psycho active révolutionnaire pouvant tout aussi bien rendre fou, dément. Evidemment les mauvais chemins, les pistes trompeuses sont nombreuses, et l’esprit humain retord, bien trop fier, bien trop sur, bien trop fasciné par le pouvoir. Seulement, une chose n’en reste pas moins certaine : Un être transcendé, transvalué, quelque soit le véhicule choisit pour accéder à cette transcendance, ne pourra jamais prôner la guerre, la ségrégation, cautionner la moindre manipulation, la moindre oppression. Celui là aura saisi dans la réponse donnée à son coeur et son âme par les cieux que la question qu’il posait était erronée et, à défaut de pouvoir communiquer un message de paix universel bien illusoire, aura au moins fait de son existence une célébration de la joie, de la liberté, de la danse, de la musique. Tous pris au piège de l’esprit discriminant—disait Jack Kerouac.

Oui, dominants, dominés, dominos, je place pas mal de gens dans le même panier de crabes. Sans oublier, bien sur, et à égal, la trahison de la maison socialiste, cette trahison qui n’en finit plus de trahir. Ah, ces socialistes la gueule enfarinée osant encore te citer le député Baudin sur les barricades, le « Vous allez voir comment on meurt pour vingt-cinq francs ! » . Et les braves citoyens de gauche de bêler il-faut-voter-nos-ancêtres-se-sont-battus-pour-ça et caetera, et caetera… Moutons agneaux bergers et brebis, vous êtes pire que les électeurs du Front National, vous êtes la salle d’attente du fascisme—comme le disait déjà Léo Ferré. Car vous n’avez même pas l’excuse d’être en colère, d’être scandalisé, non, vous êtes le ciment de l’oppression, vous êtes l’oppression corporatiste. Vous êtes, exactement, ce qui permet la montée du Front national. A force de certitudes et de déni, à force de ne laisser aucun espace à une pensée réellement dissidente, à force de vous évertuer a nier le peuple, à force de tuer par l’indifférence l’aspiration de ce peuple à l’harmonie commune. A force de fermer les yeux sur les mendiants, à force de vivre comme si tout allait bien, comme si nous étions en démocratie, comme si la loi du plus fort et la loi du marché était naturelle. Vous sentez la mort par omission d’essentiel, je la respire d’ici, la putréfaction au savon, votre lâcheté incommensurable, insondable, votre lâcheté dont vous n’avez même pas conscience, dont vous ne pouvez plus prendre conscience —car vous fuyant en tant qu’être sensible depuis toujours, depuis trop longtemps.

Moutons, loups et bergers, votre heure de gloire approche, et vous avez raison de vous re-jouir. Foutez vous en jusque là, masturbez vous sur l’innocence des véritables enfants de la nation, ceux dont je fais parti. Nous sommes votre catharsis. Votre Moi idéalisé, vos rêves oubliés matérialisés. Les enfants de la nation, pardon, autant dire votre terreur intime. Car nous sommes porteurs de la lumière de la conscience, de la grâce, de la tolérance, de tout temps porteur de ce qui vous manque : une vision large, extra large, au delà de l’ego, au delà de la soumission pathologique à un « système » qui n’est jamais rien d’autre qu’une manière de penser le monde, qu’une acceptation tacite de l’autorité arbitraire—parce que nous sommes cet avenir qui vous hallucine tant et tant et tant, vous qui n’aimez que l’immobilisme et les cases cochées. Odieux cruciverbistes, ne venez pas pointer la froideur congelé de vos pseudos bons sentiments sous mon nez, ma colère est la seule justifiable et justifiée, comme notre violence verbale est la seule justifiable et justifiée, comme elle est aussi la pire, car elle est seule légitime, comme elle est celle des doux, des enfants, des coeurs purs, des incontrôlables, des ingouvernables, des fous furieux amoureux de la vie et de l’odyssée humaine.

Car nous sommes l’inconscient collectif révélé de notre société, la véritable voix du peuple.

Résister pour ce pays, tas d’aficionados du drapeau, ne signifie pas désigner un coupable, et ouvrir grand la bouche pour recevoir la pensée pré-mâchée — ni écouter en boucle « Can’t get you off my head » un verre de pouilly à la main, la chemise ouverte, à la communion du petit dernier. Résister, dans ce pays, signifie inventer des chemins de traverses, se battre au quotidien, chaque jour, chaque nuit, infuser le contre-poison de l’humour et de l’harmonie dans les esprits traumatisés par le pichet de rosé originel, je veux dire le pêché originel : l’acceptation du viol de l’ enfance et le massacre du coeur, l’acceptation de la souffrance, cette souffrance existentielle originelle que vous fuyez éternellement, que vous ne cessez jamais de vouloir nous faire porter, que vous nous demandez de payer pour vous, dans un pathétique transfert psychiatrique. Résister pour ce pays, c’est accepter l’autre dans tous ces contours, dans tous ces errements, dans toutes ces petites misères, le reconnaître comme un frère. Vous y compris.

Alors de grâce, cessez d’usurper et de brandir un amour que vous ne portez pas. Que vous ne ressentez pas, que vous ne supportez pas, qui est le saint graal que vous cherchez maladroitement et constamment dans les yeux des filles et des garçons angéliques que nous sommes. La terreur que vous assumerez, la pureté que nous assumons— ouais Léo. Nous n’aurons pas tout dans dix mille ans. Nous aurons tout maintenant, et maintenant. Et maintenant. La main tendue je maintiendrais. La main tendue, le poing levé, et le drapeau français. Pour ne pas vous le laisser.

Oui, j’affirme et j’assume  : nous avons tout, maintenant. Ce monde est déjà notre, et voilà bien l’essence de votre panique. Nous les jeunes, nous les dingues nous les cramés nous les alcoolos nous les déviants, nous les poètes, nous les devants, nous la première ligne, nous avons toujours eu raison. Et vous ne pouvez plus l’ignorer. Oh bien sur vous nierez cette évidence aussi longtemps que possible en brandissant des images de BFM TV, vous sortirez le document adéquat du bon porte documents, du bon dossier, vous continuerez tant et tant et tant que vous pourrez a nous classifier, a tenter de nous gouverner, a tenter de nous étiqueter, a tenter de nous rendre invisible. Bien sur. Mais nous avons cette force, celle des Coluche, celle des Philippe Léotard et des Pierre Desproges : « (Nous ne craignons rien) de ce qui vient de vous : (Nous le savons) déjà, cela sera pire ». Nous travaillons, nous aussi, depuis les siècles et les siècles, et nous avons le temps (et la durée) pour nous.

Seulement, seulement, le point de bascule est désormais atteint.

La France que nous aimons est celle des troquets de Belleville et de barbés, la France des zincs à travers tous le pays, la France des créateurs et des poètes, la France des allumés prés à tout, des rêveurs tendres et fous infiniment insubmersibles, les yeux plantés bien droit dans le regard de Dieu lui même, sans dogme et sans intermédiaires. L’on pourra, l’on peut, me reprocher de mettre dans le même sac de noeuds nos dirigeants, nos gouvernants néo-libéraux et ceux qui les élisent, qui continuent à les respecter. Mais il est tout de même question de totalitarisme dans ce pays. Que les intellectuels, les penseurs, ne se fassent pas entendre de manière audible est déjà scandaleux, mais que le peuple lui même refuse obstinément de ne pas ouvrir ses mirettes sur la manipulation à laquelle il est soumis l’est au moins tout autant.

Mais vous ne voyez donc pas qu’on nous enfume encore et encore , comme à chaque fois, comme toujours ? Dans le même but, diviser pour mieux régner ?

Pour faire monter la peur, l’insécurité, pour qu’on se focalise sur le retour du « fascisme » à l’ancienne, celui qui est bel et bien mort, celui qui ne reviendra jamais, et pour nous empêcher de braquer nos regards et notre clairvoyance sur le véritable fascisme en marche, celui qui croît depuis des décennies, en col blanc, le néolibéralisme et sa doctrine assassine, celui qui s’applique chaque jour un peu plus, s’invitant dans nos vies, notre mental, notre moral(e), qui rentre dans la tête des individus pour y déstructurer la pensée, le langage ? Oui le côté  » les nazis » sont de retour est un leurre de plus. C’est à croire que beaucoup de gens aimeraient que ce soit le cas. Les choses au moins seraient limpides et l’ennemi a combattre tout désigné. Mais ce n’est pas le cas.

Le totalitarisme que nous subissons n’est pas fasciste, il est au delà , il est méta-fasciste. Il est pire. Donc le symbole de la croix gammée mixé avec le drapeau français, ça claque, c’est sur. Et, globalement, oui, l’idée est là. Mais la référence au nazisme empêche à mon sens de saisir pleinement la mutation qu’a opéré le fascisme. Nous ne lutterons pas contre ce totalitarisme avec des armes rouillées, une grille de lecture datée. Même si, effectivement, nous assistons dans ce pays à une propagande médiatique digne de Goebbels, et au retour du refoulé vichyste (mais était-il jamais vraiment parti ?), il ne s’agit ici « que » d’un chapitre de plus dans la guerre que mène au niveau mondial, depuis plusieurs décennies le néo-libéralisme ( le méta-fascisme, donc, pour appeler un chat un chat et non un canard en plastique) contre l’être Humain. Et la seule chose que craint ce méta-fascisme, c’est bien d’être découvert, d’être vu, reconnu, d’être nommé, pour ce qu’il est. Comme bâti sur le mensonge, comme se faisant passer pour l’exacte inverse de ce qu’il est (la démocratie) seule la vérité est en capacité de le détruire. Que cesse l’hypnose à laquelle sont soumises les populations, que la plèbe prenne véritablement conscience de qui il est, et le traumatisme subi, la violence provoquée par la résurgence de la lucidité sera en capacité de produire au niveau collectif une résilience positive à même de le vaincre.

C’est en cours.

Sommes nous, encore et encore, si naïf ?

Pour croire encore face à l’évidence du contraire, et alors que les masques tombent un par un, que nous sommes en démocratie ?

Que le peuple est, d’une quelconque manière que se soit, représenté , dans ce pays, par un parti politique ? Et que l’on ne me sorte pas l’argument classique : -mon bon monsieur, voyons jeune homme, vous pouvez exprimer votre point de vue en toute liberté, voilà bien la preuve que nous sommes en démocratie ! Non, qu’on ne me ressorte pas ce leurre egotique pour aveuglé volontaire. Comme l’a si bien résumé Bansky : « Vous représentez un niveau de menace acceptable, et vous le sauriez si ce n’était pas le cas. »

Par exemple, voter FN ou se battre contre le FN représente pour le néolibéralisme un niveau de menace acceptable, car la véritable partie, comme toujours, comme à chaque fois, se joue ailleurs : Imposer toujours plus de dérégulation financière, faire triompher toujours plus la doctrine néolibérale, jusqu’à la solution finale : l’hégémonie parfaite, et l’élimination, psychique en premier lieu, physique en second lieu, de tout, toutes et tous ce et ceux qui dépassent. Si cela doit passer par l’extrême droite au pouvoir et une guerre civile, ma foi, c’est tout bon ! Le but est bien de faire le tri, puisque de toutes façon nous sommes trop nombreux. Le dérèglement climatique finira le boulot, achèvera ceux qui ne seront pas mort de faim ou ne se seront pas foutu sur la gueule sans même plus savoir pourquoi il le font.

Savez vous que toute les cinq secondes un enfant meurt de faim, des conséquences directes de la politique néolibérale ? Qui, ici, pour venir encore me baver les valeurs à défendre de la « démocratie », cette pauvre illusion crasseuse ?

Ouvrons les yeux, retrouvons notre Humanité, c’est le seul chemin qu’il nous reste.

Rentrons de plein pied, fermement, collectivement, tous ensemble sur le véritable échiquier, là où les psychopathes néolibéraux jouent seul la partie donc sont sur de la gagner et, croyez moi, nous représenterons alors une menace qui ne sera plus acceptable.

Et nous le saurons.

Et nous le verrons.

Car nous gagnerons.

Wilfried Salomé.

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