Le Courage Du Basculement ( There Is An Alternative)

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Ok. Quand les pendules sonneront leur voix stellaires, et que les boulevards traineront plus par terre, tu pourras te lever, dans ce siècle bizarre, disait Léo Ferré dans « Ecoute-moi ».

Bien. S’il me semble évident que les pendules sonnent effectivement leur voix stellaires aux oreilles de ceux voulant bien les tendre, il n’est rien de dire, par contre, que les boulevards trainent toujours, et plus jamais, par terre. Des lambeaux de trottoirs, des fragments de rues. Une défragmentation des villes. Une pixellisation du coeur. Des semblants de gens, aux yeux mornes et vides comme des poissons morts dans le courant. La légion des fils et des filles de putes— c’est à dire les enfants dégénérés de la contre révolution conservatrice, milliers de martyrs de la norme, milliers de petits Reagan, Gates, Branson et de petites Tatcher persuadé(e)s être à la pointe du progrès, chair morte déconnectée à l’âme acidifiée, au coeur absent, à l’esprit virtuel relié à la Matrix.

Keep Calm and Break The Rules, pas vrai ?

Sauf que briser les règles, aujourd’hui, signifie rien de moins que laisser libre court à l’individualisme mortifère terminal, les enfants. Fiers de tout, sur de tout, déjà morts sur pieds, sacrifiés sur l’autel de la relance de la croissance économique. Vos gosses, quoi. Génération 120 journées de Sodome. Violés de parts en parts, fist-fliqués avec votre consentement, sous votre regard attendri de parents protecteurs, d’ esclaves volontaires ayant prostitués de longue date leur corps leur temps et leur humanité à la machine néolibérale.

Tiens, on dirait que j’ai retrouvé mon lance flammes.

Bref, tant pis, cela suffira pour se lever malgré tout. Nous ferons avec les dingues, les allumés à demain, les fracassés de la vie, les poètes éternels, les vrais gens en souffrance, les chômeurs, les rêveurs de tout acabits, les femmes et les hommes célibataires–et les marié(e)s aussi– et contre le patriarcat du fondamentalisme marchand, contre ceux qui se refusent à rentrer de plein pied dans le siècle, a écouter la puissance visionnaire de notre rêve pour le millénaire.

Vous savez quoi ? Des boîtes de nuits vont jaillir par centaines du sol, aux quatre coins du pays, les dieux immémoriaux de l’amour et de la fête vont venir réveiller le coeur glacé des populations, le peuple et les citoyens vont reprendre en main leur destin, les enfants vont développer le pouvoir de liquéfier sur place les robots humanoïdes du système néolibéral, des pulsars divins vont venir éclairer la nuit du temps et de l’histoire—en lieu et place de Partouze Sadienne Mondiale nous allons nous souvenir de ce qu’est un véritable orgasme mental collectif, de ce que signifie être inter-connectés, de la force et la puissance immarcescible que la volonté du collectif engendre. De toute façon nous n’avons plus le choix— ni le temps.

L’époque n’est plus aux compromis, à la réflexion, mais à l’acte, à la pulsion monumentale de Vie face à la terrifiante pulsion de mort d’une poignée de psychopathes à la tête (si je puis dire) des industries pétrolières, automobiles, culturelles, dictant leur loi aux Etats soumis, et j’en passe et des pires autour de la table des Think Tank, des réunions du FMI, et de toutes les organisations inter-étatiques néolibérales.

Je vous préviens d’emblée, je ne vais pas faire dans la dentelle pour faire plaisir à une kyrielle d’intellectuels poussiéreux, d’universitaires décatis, de professeurs de français dépressifs, d’éditeurs frileux, de directeurs de collections sodomisés par la religion du marché, de bobos barbus eunuques rigolards.

ça, c’était bon dans les années 90, quand nous étions encore naïfs, beaux. Beaux et cons à la fois. Quand nous imaginions pouvoir encore inverser la vapeur, changer la donne en douceur, faire évoluer les mentalités, reprendre le contrôle de la situation. Avoir un article dans les inrocks ou passer sur Nova, lutter contre la télé-réalité. Prendre la Culture en main. Mais ça c’était avant. Avant le culte de la bêtise, avant Sarkosy. Avant Cyril Hanouna. Quand nous croyions encore que l’autofiction et la techno-house pourrait mettre un peu d’âme, un peu de coeur dans la machine.

Quand nous étions emplis de bonnes volontés.

Nous ne sommes plus emplis de bonnes volontés. Nous sommes emplis de mauvaises volontés. Nous n’aiderons plus, par notre inconscience de béni-oui-oui et notre déni et notre passivité le meta-fachisme global du système néolibéral.

Quand je dis NOUS, je parle de ceux qui font évoluer la culture dans ce pays, et dans le monde entier, les amoureux de la vérité, les HORS NORMES que le système néolibéral n’a pas réussi à inclure et classifier, a cadrer, a hypnotiser, a normer. Nous les réalisés malgré tout, nous les rêveurs toujours prêt à « délirer sous les cieux ».

Nous les vivants libres et brillants.

Nous les citoyens.

Notre cri volontaire, angélique, remonte du fond des âges, par les béances, les failles telluriques de la réalité conceptuelle virtuelle agonisante pour envahir le monde. Hors du propos maladif, nous projetons notre vision vers le futur, nous le créons dés aujourd’hui, nous plantons ici même, ici bas et ici-haut les graines sans OGM de nos forêts lucides , chatoyantes, verdoyantes. Calmes et fiers et surs et certains.

L’Humanité revient –et nous sommes tous la première nation internationale de la liberté. L’utopie rejoint le réel.

Ecoute, écoute sous le bitume et le béton et les chiffres le murmure hors structure, hors dispositifs, hors cadres te dire :

Ce n’est pas la fin du monde.

C’est la fin de leur monde.

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